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« Le burn-out des aidants » au cœur d’un travail de thèse

Peux-tu te présenter et nous dire quelques mots sur ton parcours ?  

Je suis psychologue et doctorant en psychologie. J’ai démarré mon parcours par une Licence en psychologie à l’Université Catholique de Lille, avec une spécialisation sur la question de la psychologie sociale et du travail. En 3ème année, je suis partie au Canada pour un semestre d’étude plutôt centré sur la question de la santé et l’interculturalité. J’ai ensuite poursuivi mes études en Belgique, à Louvain-la-Neuve, où j’ai fait un Master en psychologie et un mémoire sur le burn-out professionnel et parental. Suite à mon diplôme, j’ai travaillé en indépendant dans le suivi individuel et en entreprise comme psychologue. Parallèlement, j’ai enseigné auprès de 1ères et 2èmes années de psycho et pour le Centre Régional de formation des professionnels de l’enfance. Aujourd’hui et depuis janvier 2021 je partage mon temps entre ma thèse, l’enseignement, et mon activité de psychologue en libéral. Dans le cadre de ma thèse, je partage les bureaux d’Ensembll au Lab Moulins. Il y a une co-tutelle avec Louvain-la-Neuve : mon laboratoire de thèse le « Person-centred research and training lab » est à Louvain-la-Neuve ainsi que ma directrice de thèse Emmanuelle Zech. 

 

 

Tu as débuté une thèse sur le « burn-out des aidants », comment es-tu arrivé sur ce sujet et de quoi s’agit-il ?  

Suite à mon mémoire sur l’épuisement professionnel et parental, la question du burn-out m’intéressait toujours. J’ai eu l’occasion de travailler sur un ouvrage sur le burn-out qui comportait une partie sur les aidants. C’est à travers le sujet de « l’épuisement » que je me suis intéressé plus spécifiquement aux aidants. J’ai fait le constat qu’il y avait beaucoup de travaux sur le burn-out professionnel et qu’ils étaient transposés pour le burn-out des aidants, alors que les enjeux sont différents, notamment parce que dans le cas des aidants, il y a une dimension affective entre les personnes. 

On parle de « bun-out » lorsque quelqu’un se surinvesti dans un domaine, qu’il s’investit tellement, qu’il va « brûler » son énergie. Freudenberger, prenait l’image d’une bougie qui brule trop vite en son centre et qui ne laisse que la structure. Les aidants sont tellement investis dans le soin de leur proche, parce que c’est justement leur conjoint, leur parent… qu’une fatigue physique et psychique peut apparaitre. Il n’y a pas vraiment de définition sur la fatigue de l’aidant : on sait que cette fatigue est là, et le but de la thèse, c’est de voir et comprendre ce qui la caractérise. En comprenant les mécanismes qui mènent à cette fatigue et en identifiant les leviers, il serait possible d’identifier des solutions pour leur permettre de mieux accompagner leurs proches. 
 

Quel est le rôle d’Ensembll dans ta thèse ?  

Ensembll a fait le lien entre la Maison des Aidants (Feron-Vrau), la Maison des Chercheurs (Ethics) et la Faculté de Sciences Humaines et Sociales de l’Université Catholique de Lille. Le Lab Moulins, tiers-lieu d’Ensembll qui est partagé avec la Maison des Aidants justement, me permet d’être au plus près des professionnels qui accompagnent les aidants et des aidants eux-mêmes. Catherine Denève, Ingénieur Recherche de l’équipe Ensembll est ma co-directrice de thèse : faire partie de l’équipe me permet donc à la fois d’être sur le terrain et d’être accompagné par une structure qui fait le lien avec la recherche.